Le livret d'initiation au graphisme pour les confiné·es
à la maison
Le Signe vous propose quelques jeux extraits du Livret d'initiation au graphisme. Sophie Cure et Aurélien Farina, les auteurs de ce livre vous guident dans ces quelques activités à faire ou à refaire chez vous.
L’affiche « Melancholia & Hysteria » conçue en 2006 par Maureen Mooren et Daniel van der Velden a été créée en superposant et en imbriquant différentes images. Elle fonctionne comme une matrice capable de révéler plusieurs couches en fonction des z ones colorées.
Indices : pour trouver les intrus, regarde si les caractères ont des empattements ou non (les petites extensions prolongeant les traits verticaux et obliques de certaines lettres), compare la largeur des tracés, etc.
Comme les membres d’une même famille, les caractères d’une même police ont des ressemblances morphologiques qui permettent de les identifier. Le Garamond dessiné par Claude Garamont en 1550 est un caractère typographique « humaniste », très utilisé dans l’édition (par exemple pour les livres de poche).
Apprends encore plus sur ce caractère à travers cet épisode de la websérie « Sacrés caractères » proposée par France-Culture :
https://www.dailymotion.com/video/x284c6l
https://www.dailymotion.com/video/x284c6l
Cette lettre appartient à la police de caractères Sabon. Elle a été dessinée dans les années 1960 par Jan Tschichold, à la demande d’un groupe d’imprimeurs cherchant une version modernisée et légèrement « étroitisée » du caractère Garamond (XVIe siècle), qui leur permettrait de réaliser des économies en mettant plus de texte sur les pages. Pour réaliser cette constellation, nous avons utilisé les points d’ancrage* exacts du tracé de la lettre.
*Les graphistes utilisent principalement des logiciels de dessin vectoriel. La création numérique de caractères typographiques repose notamment sur ce principe : les formes ne sont pas créées par des pixels « figés », mais par des informations géométriques entièrement redessinées par l’ordinateur à chaque nouvel affichage. Des points, appelés points d’ancrage sont reliés entre eux pour créer des tracés et des formes. ( Cf illustration dans les documents à télécharger).
Cette lettre appartient à la police de caractères Bodoni. Dessiné en 1798 à Parme en Italie par Giambattista Bodoni, qui était surnommé « l’imprimeur des rois », ce caractère classique possède un grand contraste entre les pleins et les déliés et des empattements filiformes. Il fait partie de la famille des Didones. Avec le Didot et le Baskerville, c’est une des premières polices de caractères à s’éloigner d’un modèle calligraphique.
Voici un autre épisode de la websérie « Sacrés caractères » (in French)
https://www.dailymotion.com/video/x284c57
Cette lettre
appartient à la police de caractères Fraktur. C’est un caractère de la famille
typographique du même nom apparue au moment de la naissance de l’imprimerie en
Allemagne. (XVIe siècle) Il est très utilisé aujourd’hui par les groupes de
hard-rock ou encore de hip-hop.
Cette lettre
appartient à la police de caractères Banco. Dessiné par Roger Excoffon pour la
fonderie Olive en 1951, ce caractère de titrage fait partie de la famille des
manuaires. Son dessin imite le geste de la main. C’est un caractère très
populaire, beaucoup utilisé pour les devantures de magasins.
Cette lettre
appartient à la police de caractères Futura. Dessiné entre 1924 et 1927 par
Paul Renner, qui était proche des mouvements d’avant-garde, c’est un caractère
moderniste, fonctionnel, sans empattements. Son dessin est purement géométrique,
conçu dans un élan d’universalité.
Et voici encore un épisode :
https://www.dailymotion.com/video/x284c63
Les armoiries peuvent être considérées
comme les ancêtres de ce que nous appelons aujourd’hui les « identités
visuelles ».
Appliquées sur des drapeaux, des boucliers, des bâtiments, elles permettent d’identifier
des familles, des individus, des villes, des institutions, etc. Leur élaboration
est soumise à des règles très précises (emploi des
couleurs, formes, motifs, etc.). Le blason de la ville de Paris évoque l’histoire
de la ville, et l’importance du commerce fluvial pour le développement de la
capitale française
depuis l’Antiquité. Celui de la ville de Châteaurenard est un bon exemple de ce
que l’on appelle les « armoiries parlantes »,
qui se lisent comme des rébus ou des jeux de mots (sur un nom de ville, un nom
de famille, etc.).
Un monogramme est un signe réunissant
plusieurs lettres, d’une manière souvent très libre, voire ornementale. Les
monogrammes intègrent généralement les initiales des personnes, institutions ou
marques dont ils constituent l’emblème. Ils sont souvent utilisés pour des
logos, notamment par les grandes marques de luxe,
comme Coco Chanel, Louis Vuitton ou encore Yves Saint-Laurent. Ces monogrammes sont ceux des artistes de la Sécession Viennoise, un courant artistique du début du XXe siècle. À mi-chemin entre la géométrie et l’ornement, ils sont conçus comme une série, une « marque de fabrique » commune.
Le Signe remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont autorisé la mise en ligne gratuite de ces activités
Daniel van der Velden et Maureen Mooren
Sophie Cure et Aurélien Farina, les auteurs
Chaumont design graphique, l'éditeur