- exposition
- Biennale 2023
-
La Fabrique des caractères
- du 24.05.2023
- au 15.07.2023
- commissariat
- Camille Baudelaire
- Olivia Grandperrin
- Atelier Baudelaire
- scénographie
- Atelier Baudelaire
- Kilian Connan
- Ancienne école Sainte-Marie
- Gratuit
- Tous publics
Directrices de l’Atelier Baudelaire mais aussi mères et féministes, Camille Baudelaire et Olivia Grandperrin s’interrogent au quotidien sur les déterminismes du genre.
Le croisement de leurs expériences en tant que designer graphique et en tant que parents a motivé leur besoin de questionner le rôle des jeux et des jouets de grande distribution dans la participation à la construction d’identités genrées. Si, pour la plupart des parents, les jouets répondent à une activité naturelle, les objets proposés sur le marché de la grande distribution sont pourtant à l’origine de catégories de pensées sexuées.
De nombreuses études sociologiques pointent d’ailleurs le fait que les jouets de grande consommation contribuent massivement à la stigmatisation des activités et des centres d’intérêts selon le sexe des enfants. Pour autant, il est encore difficile d’affirmer qu’une évolution vers une porosité des activités entre le genre masculin et féminin ; une différence notable entre les activités et compétences développées par les hommes et celles développées par les femmes et d’ailleurs toujours statistiquement prouvée à l’heure actuelle.
Partant du principe que le choix des centres d’intérêts et des activités professionnelles est encore largement conditionné par le genre, l’Atelier Baudelaire s’est saisi de la thèse suivante : Le marketing des marques et des enseignes de distribution à destination des enfants a-t-il une responsabilité dans cette dichotomie déterministe ?
Résultant d’ une série d’ateliers de recherches autour des éléments graphiques composants un corpus de jouets disponibles en grande distribution initiés en 2018, Le Petit Monde [des filles] et l’Univers [des garçons] invite les visiteurs et visiteuses à s’interroger sur le sens que peuvent porter les signes, les couleurs, les matières et les mots diffusés par le marketing de l’industrie du jouet et de la mode pour enfants et sur les stéréotypes de genre qu’ils induisent.
Pour réaliser cette exposition, après une importante collecte de données issues de recherches Google, d’études des rayons de supermarchés, d’analyse de catalogues de jouets ou encore d’entretiens, les recherches se sont portées sur l’étude de la couleur des jouets d’une part, du design graphique des marques et leurs outils sémantiques d’autre part.
C’est donc le fruit d’une riche expérience de terrain que l’Atelier Baudelaire interprète visuellement dans l’exposition Fabrique de caractères. L’objet data-sculptural devient ici à la fois un outil de lecture du monde contemporain et un support de médiation alternatif et novateur, permettant de mettre en lumière les problématiques évoquées.
S’agissant avant tout de la représentation graphique d’un regard de designer sur du design de grande distribution, cette exposition questionne également l’objectivité de la donnée scientifique à travers la subjectivité de ses transcriptions graphiques.
Cette exposition a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation des Artistes qui lui a apporté son soutien.